Ahhh, la revoilà celle qui se plaint tout le temps? elle nous ressort sa petite complainte de burn-out parental pour la fête des mères..
Oui, oui c'est moi, toujours en pleine introspection de ma personnalité obscure et auto-destructrice. Je commence, à force de séances chez Mme G. aka LA magicienne et de lectures, à comprendre que "la blessure du rejet" serait une des principales causes de mon handicap social et de mon incapacité à interagir avec les autres dans la non-violence.
Dans tous les cas, en parlant de fête des mères, il y a 13 ans, je n’avais pas signé pour ça, il y a deux ans j’étais au fond du trou, il y a un an je pleurais et j'essayais de faire de l’humour sur le confinement. Aujourd’hui je n’ai plus envie de rire en fait...
Je comprends les filles qui écrivent des bouquins « pourquoi je ne veux pas d’enfant » et qui ont même des comptes Instagram du même nom. Demain, c’est cette sacro-sainte fête des mères, tu vois celle où tu faisais et où tu as reçu un collier de nouilles, un superbe bricolage plein de paillettes (qui finit par prendre la poussière dans un carton mais INTERDICTION formelle de le jeter). Cette fête qui, quand tu es mère (donc linguistiquement parlant, c’est aussi TA journée) et que tu pourrais pépouze finir de regarder les Sopranos en streaming sur ton ordi avec un 5e café/ faudrait d’ailleurs arrêter le café/ et les séries en streaming) et bien, vu que tu es aussi FILLE de, tu vas la passer à courir les chapelles chez TA mère et chez la mère de ton mec (alors que c’est TA journée donc), manquerait plus qu’il faille en plus aller sur les tombes des grands-mères.Cette fête c'est celle où on célèbre cette bonne vieille poule pondeuse/ vache à lait/chèvre solide des Abruzzes qui donne la vie mais le reste de l'année c'est charge mentale exposant 10000. C'est cette fête que tu fêtes même quand t'as pas d'enfant(s) pour la/les raisons que tu as choisi.es parce que tu es la fille ou fils de quelqu'une, cette fête que tu fêtes quand tes enfants ne sont plus là (parce que même s'ils ne sont plus là physiquement, tu es toujours une mère) ou quand ta mère n'est plus là (tu y penses quand même) mais on va taper un bon gros coup là où ça fait mal pour vendre des brunchs à 25 balles, des chocolats dégueu et moches et d'immondes cartes "je t'aime maman". Soit, c’est comme ça, on te dira : « Mais tu as bien de la chance toi d’avoir ta mère, et tes parents en fait ». Oui oui, j’ai cette chance immense d’avoir mes parents. Même s'il y en a un des deux, entre mort ou ça, je vois pas trop la différence. Je l'ai trouvé hier avec mon fils dans le Catalogue de parents pour les enfants qui veulent en changer de Claude Ponti, il s'appelle l'Absent (si tu ne connais pas ce livre, trouve-le!), j'aurais préféré Les Aventuriers mais bon, j'ai déjà une Maria-Rosa et un Francis et j'ai eu l'immense honneur d'avoir une Rosa...
Enfin, voilà, c’est la marketing "festa des Madre", mais soyons clairs, à la maison, c’est tous les jours ma fête et c’est comme le 8 mars, pas besoin d’un jour pour me remercier:
- d’avoir passé 18 mois comme une baleine, 20h en travail pour finir avec deux épisios et de belles cicactrices, un vagin distendu, un utérus enflammé, un endomètre qui s’étale partout, des organes en compote, 2x 6 mois d’allaitement exclusif,
- 2 ans de cancer+ 3 ans de suivi rapproché (en cours),
- 20 ans de suivi psy,
- un doctorat en « oui oui merci» grâce à tous les conseils qu’on m’a donnés sur le sommeil, l’éducation, l’allaitement, les repas, la crèche, l’école primaire, l’école secondaire, le cancer pédiatrique, la chimio, les « moi aussi je connais quelqu’un qui », les « oui mais maintenant ça va hein ? regarde elle a des cheveux », les « oooh, la chaise roulante c’est pas la mort hein», les « oooh, un seul ovaire c’est pas la mort », les « ooooh il y a plus grave », les « et, comment allez vous ? », les « ooooh les antidépresseurs c’est pas grave, hein, c’est pour ta chimie », les « calme-toi ».
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